Fiche de cours
Sociologie de la communication et de la culture
Performativity and Public Sphere
Faculté de gestion: Faculté des sciences sociales et politiques (SSP)
Responsable(s): Laurence Kaufmann
Intervenant(s): -
Pas d'horaire défini.
Cours
Semestre d'automne
4 heures par semaine
56 heures par semestre
Langue(s) d'enseignement: français
Public: Oui
Crédits: 0
Objectif
Ce cours a pour objectif de présenter les principales théories de la communication, de livrer certaines réflexions clés sur la problématique de la communication et surtout de reprendre, à propos de la communication, ce que Simmel dit à propos de la sociologie : il s'agit moins d'un objet spécifique, d'un domaine d'objet réel et figé, que d'un point de vue, d'un angle ou d'une posture. En effet, une telle posture permet de fluidifier, de «désubstantialiser» les objets classiques de la sociologie qui apparaissent, sous l'angle de la communication, comme les corrélats plus ou moins stabilisés des procédures communicationnelles qui doivent sans cesse oeuvrer à leur maintien.
Contenu
Après avoir présenté les principales théories de la communication, ce cours se penchera en particulier sur un des problèmes clés de la sociologie : celui de la performativité, c'est-à-dire sur les processus qui permettent de «faire des choses» avec des mots. En puisant aussi bien dans les théories sémiotiques (Véron, Widmer), les théories des actes de langage (Austin, Searle, Bourdieu), les théories de l'argumentation (Perelman, Ducrot), les théories de la pertinence (Grice, Sperber et Wilson, Dessalles) et les théories dialogiques (Bakthine, Jacques), il s'agit ainsi de mieux saisir les «effets possibles» des discours, qu'ils soient confinés dans la sphère restreinte de la conversation de face-à-face ou, au contraire, qu'ils s'élargissent à l'ensemble d'une «communauté» médiatique. Une attention particulière sera accordée au discours d'information: afin de produire l'effet de réel qui est à son principe, ce dernier tend à occulter la chaîne des médiations et des médiateurs qui le sous-tendent en privilégiant actuellement deux régimes énonciatifs apparemment «im-médiats»: le registre de l'expertise, qui repose sur la prétention à la vérité, et le registre du témoignage, qui repose sur la prétention à la sincérité. Il s'agira tout particulièrement de montrer la manière dont ces deux registres énonciatifs visent à réduire la distance sociale et épistémique qui les sépare de leurs destinataires comme du monde réel dont ils se réclament.