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La voix over dans le cinéma de François Truffaut
Responsible Faculty: Faculty of Arts
Teacher(s): Alain Boillat
Lecturer(s): -
No timetable defined.
Course+Seminar
Spring semester
2 hours per week
28 hours per semester
Teaching language(s): French
Public: Yes
Credits: 0
Content
Ce cours-séminaire a pour but de saisir les implications esthétiques et narratologiques de l'utilisation du procédé de la voix over à travers l'étude d'un corpus spécifique, les films du cinéaste François Truffaut, de son court métrage Une histoire d'eau (1958) à La Femme d'à côté (1981). On examinera notamment en quoi le réalisateur témoigne à cet égard d'une démarche particulière qui tient notamment à la conception de l'adaptation cinématographique d'oeuvres littéraires qu'il a développée en tant que critique - ses deux films tirés de romans d'Henri-Pierre Rocher, Jules et Jim (1963) et Les deux anglaises et le continent (1971), sont emblématiques de ce rapport à un texte préalable - et à un usage peu traditionnel, souvent ponctuel, retardé et désinvolte, comme dans Tirez sur le pianiste (1960). Si le rôle habituel de contextualisation historique incombe à une narration over dans L'Histoire d'Adèle H. (1975) ou Le Dernier métro (1980), cette dernière côtoie chez Truffaut, en particulier dans le cas de lecture de textes (lettre, journal intime, etc.), d'autres manifestations vocales avec lesquelles il est intéressant de la comparer. A partir des outils issus des théories de l'énonciation narrative, on se demandera pour chacun des films de Truffaut présentant une ou plusieurs voix over qui parle (un narrateur hétérodiégétique ou homodiégétique, un acteur du film, Truffaut lui-même, comme dans L'Enfant sauvage, 1969) et comment il le fait (grain de la voix, rythme de la parole, etc.), en prêtant attention au « montage » entre le texte et les images, à la construction du point de vue et à la place de la voix dans le paysage sonore global du film. Intermédiaire explicite entre la représentation audiovisuelle et le spectateur, la voix-over détermine en grande partie notre rapport au film ; on verra comment Truffaut instaure avec son public une relation particulière située entre la distance et l'immersion, l'analytique et l'affectif, l'observation des comportements et l'identification aux personnages.